Copenhague, capitale du Danemark, sera sous les projecteurs du monde durant la Conférence de l'ONU sur le changement climatique du 7 au 18 décembre, qui réunira une centaine de dirigeants du monde. Deux importants dossiers clés seront à l'ordre du jour durant les négociations sur le changement climatique.
EST CE QU'UN NOUVEL ACCORD SERA FINALEMENT CONCLU ?
Alors que les nations sont profondément divisées sur deux dossiers importants- les réductions d'émissions de gaz à effet de serre à moyen terme et le fonds destiné à ce que les pays en voie de développement limitent l'augmentation de leurs émissions et s'adaptent au changement climatique- la conclusion d'un nouvel accord para?t incertaine, voire compromise.
Selon un comité intergouvernemental sur le changement climatique, afin de limiter l'augmentation des températures dans la gamme la moins dangereuse de 2 degrés celsius au dessus des niveaux préindustriels, les nations industrialisées doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 25% à 40% par rapport au niveau de 1990 d'ici 2020.
Cet impératif est bien plus élevé que les engagements actuels de réduction des nations industrialisées, comprises entre 8 et 12 %.
De plus, l'accord portant sur le montant que vont verser les nations industrialisées pour subventionner les technologies d'énergie propre et d'autres projets sera également difficile à conclure.
Les pays riches ont proposé de mobiliser 10 milliards de dollars par an d'ici 2012 pour soutenir l'adaptation et l'atténuation dans les pays en voie de développement, ce qui, selon les études d'experts de la banque mondiale, est à peine suffisant pour commencer, des centaines de milliards de dollars étant nécessaires chaque année pour lutter contre le changement climatique.
PRINCIPE DE "RESPONSABILITES COMMUNES ET DIFFERENCIEES"
Le protocole de Kyoto a établi un principe de "responsabilités communes mais différenciées", reconnaissant une obligation des riches de compenser les dommages qu'ils ont causés au climat et des pauvres à sortir leur population de la pauvreté.
Les Etats-Unis, qui étaient responsables de 36% des émissions de gaz à effet de serre de 1990, refusent toujours d'adopter le protocole de Kyoto, déclarant que ses engagements de réductions d'émissions de gaz à effet de serre sont trop élevés pour l'économie américaine.
Le pays pousse à adopter une autre approche, selon laquelle les émetteurs feront des promesses qui feront objet d'examens minutieux mais ne seront pas assorties de pénalités financières en cas de manquement.
L'union européenne, qui se considère comme une championne de la lutte contre le changement climatique, a signalé qu'elle souhaitait un nouveau traité global incluant l'adhésion des Etats-Unis, plut?t qu'un second round d'engagements dans le cadre du protocole de Kyoto.
La Chine, l'Inde, le Brésil et d'autres pays en voie de développement demandent aux pays développés d'accepter de réduire d'ici 2020 leurs émissions de 25% à 40% par rapport au niveau de 1990 et d'honorer leurs engagements en ce qui concerne l'aide aux pays en voie de développement par l'octroi de fonds et les transferts de technologies.
Deux principaux blocs des pays les plus vulérables au monde, l'Alliance des petits Etats insulaires et les pays les moins développés, appellent les pays développés à réduire d'ici 2020 leurs émissions d'au moins 45% par rapport au niveau de 1990 et à maintenir l'augmentation mondiale de la température à 1,5 degré Celsius.
Ils demandent également que les émissions mondiales atteignent leur pic en 2015 et tombent rapidement ensuite pour faire en sorte qu'elles soient réduites d'au moins 85% en 2050, par rapport au niveau de 1990. |