L'Union européenne (UE) semble être déterminée à résoudre la crise de la dette souveraine à laquelle certains de ses Etats membres sont confrontés, affirmant que l'inculpation et l'incarcération du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), le Fran?ais Dominique Strauss-Kahn, n'aura pas d'impact sur les efforts pour juguler cette crise le plus rapidement possible.
Les ministres européens des Finances, qui se sont réunis les 16 et 17 mai à Bruxelles, ont approuvé sans difficulté le plan de sauvetage en faveur du Portugal, qui prévoit 78 milliards d'euros de prêts conjoints avec le FMI. Le Portugal est le troisième pays de la zone euro à avoir demandé et obtenu une assistance financière extérieure depuis l'éclatement de la crise de la dette souveraine en Europe il y a plus d'un an, après la Grèce et l'Irlande.
La Commission européenne a déclaré lundi qu'elle était "totalement confiante" dans le fait qu' "il y aura une continuité dans les opérations et dans le processus décisionnel du Fonds monétaire international" et que l'inculpation du patron de cette institution financière mondiale n'aura "pas d'impact quelconque sur les programmes en cours" d'aide aux pays de la zone euro en grande difficulté financière.
Dominique Strauss-Kahn, incarcéré depuis samedi à New York pour être accusé de tentative de viol et d'agression sexuelle par une employée d'h?tel, devait participer lundi à ladite réunion, consacrée également à des débats sur une éventuelle nouvelle aide à la Grèce, qui, malgré les 110 milliards d'euros de prêts promis en sa faveur il y a un an, se trouve toujours dans une situation difficile.
C'était finalement une directrice générale adjointe du FMI en charge de l'Europe, Nemat Shafik, qui a représenté M. Strauss-Kahn à ladite réunion. Ce dernier a joué un r?le clé depuis un an et demi dans les tractations menées pour régler la crise de la dette en zone euro.
Du fait que le FMI participe à hauteur d'un tiers à chaque fois aux plans de sauvetage mis en place pour la Grèce, l'Irlande (85 milliards d'euros) et le Portugal, l'inculpation de M. Strauss-Kahn devrait causer, dans une certaine mesure, des dommages à l'institution et plonger celle-ci dans une incertitude, ont fait remarquer des observateurs.
Selon des informations rapportées par des médias, le FMI que M. Strauss-Kahn dirigeait depuis septembre 2007 examinerait un éventuel renouvèlement de sa direction avec la démission probable de son numéro un.
Le conseil d'administration du FMI s'est réuni lundi de manière informelle pour être mis au courant des l'état des poursuites judiciaires contre M. Strauss-Kahn. |