Plusieurs personnalités politiques fran?aises ont réagi jeudi matin à l'annonce de la démission de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI), parlant tout à tour de décision "prévisible", "logique", "courageuse" voire "douloureuse".
Thierry Mariani, secrétaire d'Etat fran?ais aux Transports, a déclaré au micro de France Info que la démission de M. Strauss-Kahn "était prévisible, était logique", ajoutant que "depuis dimanche c'était quelque chose d'inéluctable".
S'exprimant à l'antenne de la cha?ne de télévision Canal+, Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au Logement, a estimé pour sa part que la démission de Dominique Strauss-Kahn de ses fonctions de directeur général du FMI "s'imposait", compte tenu de "l'actualité internationale et (des) enjeux".
Beno?t Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a estimé que cette démission est la "suite d'un processus logique" et qu'il n'y a "pas de surprise". "C'est une continuité logique de la mise en accusation pour les faits qui lui sont reprochés", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Il n'y a pas de surprise dans cette démission du FMI. Elle n'est pas étonnante, elle avait été demandée notamment par le secrétaire américain au Trésor. Le Conseil d'administration le poussait. Il y a des réunions urgentes du FMI. Dominique Strauss-Kahn étant empêché, c'est logique", a-t-il expliqué.
Henri Emmanuelli, député socialiste, qui s'est exprimé au micro de France Inter, a estimé de son c?té que cette décision "était prévisible depuis la prise de position du secrétaire d'Etat américain hier", ajoutant que "c'est courageux" et que "?a doit être surtout très douloureux".
Marisol Touraine, députée socialiste et proche de longue date de Dominique Strauss-Kahn, interrogée par l'AFP, a parlé quant à elle d'un "moment douloureux pour lui", ajoutant que "sa fonction de directeur général du FMI le passionnait et il y avait réussi de fa?on unanimement reconnue et exceptionnelle".
Invité sur le plateau de la cha?ne d' information LCI, Harlem Désir, numéro deux du Parti socialiste, a parlé de "décision courageuse" qui s'explique "par le fait qu'il veut prouver son innocence et se consacrer pleinement à sa défense",
Interrogé sur la démission de Dominique Strauss-Kahn, le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré à l'antenne de la radio Europe 1 ne rien penser sur cette question et ne pas se sentir concerné, qualifiant de "nul" le bilan de l'ex-directeur général du FMI.
Avant même la démission de Dominique Strauss-Kahn jeudi matin, certains noms étaient déjà évoqués pour lui succéder à la tête du FMI, parmi lesquels celui de Christine Lagarde, ministre fran?aise de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.
"Je pense que ?a serait une très bonne candidate. Ceci dit, ?a va être difficile dans le contexte actuel. Il n'y a pas que la France, hélas, qui rêve d'avoir la direction du FMI", a déclaré Thierry Mariani sur France Info.
Benoist Apparu s'est montré quant à lui plus réservé, indiquant : "aujourd'hui, on a une excellente ministre des Finances en France, je ne suis pas s?r que nous ayons, nous, intérêt en France à nous en passer".
Le nom de l'actuel président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, est également avancé depuis quelques jours. Interrogé sur la candidature de ce dernier à la tête du FMI, Jean-Luc Mélenchon a déclaré que "cet homme a pour unique vertu, aux yeux de la finance internationale, d'être un espèce d'idéologue absolument acharné de la stabilité de la monnaie".
La direction du FMI a toujours été réservée de fa?on tacite aux Européens. Depuis l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, certaines voix s'élèvent pour demander à ce que les pays émergents comme le Brésil, la Chine ou l'Inde puissent également présenter des candidats pour diriger l'institution.
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