La fréquence et la sévérité des épisodes de sécheresse ont augmenté au cours des dix dernières années, causant de lourdes pertes de récoltes et posant une menace potentielle grave à la sécurité céréalière.
? Une sécheresse catastrophique se produisait tous les cinq ans dans les années 1950 et une année sur deux durant la décennie quatre-vingt-dix. Mais au cours de la décennie passée, cela a été presque annuel ?, souligne Li Maosong, directeur du Bureau d'information de l'Académie chinoise des sciences agricoles (ACSA).
Le nord de la Chine est actuellement frappé par ce phénomène qui a entra?né une pénurie en eau dans le sud du pays. ? Près de 60 % des destructions de récoltes sont causées par la sécheresse. Les autres facteurs de risque sont les inondations, les maladies des plantes et les insectes ?, explique M. Li.
La quantité de terres arables affectées par des catastrophes naturelles a augmenté de près de cinq millions d'hectares depuis l'an 2000, selon les données de l'ACSA. Pour pouvoir nourrir sa population croissante, la Chine prévoit d'augmenter la production céréalière annuelle à plus de 550 millions de tonnes d'ici 2020. Les statistiques du ministère de l'Agriculture montrent que la production était de 546 millions de tonnes en 2010, contre 430 millions en 2003.
Cependant, les experts du secteur préviennent que ce gain pourrait être compromis si la fréquence des catastrophes naturelles s'intensifiait. Entre 2003 et 2009, le total des pertes dues aux divers désastres naturels atteignait 303,35 millions de tonnes, dont 185,38 millions directement imputables à la sécheresse.
Un plan quinquennal vient d'être lancé par le ministère de la Science et de la Technologie pour protéger les récoltes. Celui-ci sera mis en place sur 500 000 hectares de terres agricoles et comprend la plantation de cultures résistantes dans le but de réduire les pertes de 10 %.
Cette année, la sécheresse a déjà affecté 6,7 millions d'hectares de cultures de blé d'hiver dans huit provinces, dont le Hebei, le Henan, le Shanxi, le Jiangsu et l'Anhui, qui représentent près de 40 % de leur superficie de semis de blé, selon les dernières statistiques du ministère. Bien que de légères chutes de neige aient eu lieu la semaine dernière, les experts estiment que davantage de précipitations sont nécessaires. Le gouvernement central s'est engagé à consacrer un milliard de dollars pour soulager la situation.
Suite aux spéculations de certains analystes que le pays serait contraint d'importer du blé pour satisfaire la demande intérieure, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, a déclaré mardi que les réserves nationales sont importantes et que la sécheresse n'aura pas de conséquence sur les prix alimentaires mondiaux.
Nie Zhenbang, directeur de l'Administration d'état des céréales, a également assuré que les réserves de la Chine suffiraient à satisfaire la demande, selon un rapport publié sur le site officiel de l'organisme, chinagrain.gov.cn. M. Nie y affirmait qu'avec le resserrement du marché mondial, des importations à grande échelle étaient ? irréalistes ?. ? La Chine devrait compter sur sa propre production ?, estime-t-il. |