La zone pilote de libre-échange de Chine à Shanghai, la première de son genre dans le pays, devient une véritable étude de cas sur l’ouverture élargie de la Chine, et attire des milliers d’entreprises chinoises et étrangères.

Le système de liste négative, dévoilé lors de l’annonce de la ZLE de Shanghai il y a cinq ans, a constitué une grande percée dans la gestion de l’investissement extérieur.

La première version contenait 190 mesures de restriction ou d’interdiction des investissements étrangers dans certains domaines. Sur la liste publiée en juillet dernier par la Commission nationale du développement et de la réforme et le ministère du Commerce, on n’en trouve plus que quarante-cinq.

? La liste négative est une grande innovation politique fondamentale ?, affirme Zhu Min, directeur adjoint de la Commission du développement et de la réforme de Shanghai.

? Shanghai possède une longue histoire de développement d’une économie plus ouverte. La demande que conna?t la ville est parfois en avance sur le reste de la Chine. C’est pourquoi les mesures mises en ?uvre dans la ZLE devraient être reproduites et encouragées dans d’autres villes ?, explique-t-il.

En revenant sur les réussites connues par la zone ces dernières années, le président Xi Jinping a annoncé dans son discours pour la cérémonie d’ouverture de la Foire internationale des importations de Chine que la ZLE de Shanghai sera étendue.

Cela marquera la deuxième expansion de la zone avec l’ajout d’une nouvelle section, après un premier élargissement à la fin de l’année 2014.

Zhao Xiaolei, directeur du Centre d’innovation collaborative de la ZLE à l’Université de finance et d’économie de Shanghai, a prédit que cette expansion servira à promouvoir le libre-échange et qu’elle annonce un environnement d’investissement facilité dans la municipalité.

Le grand nombre d’entreprises étrangères qui s’établissent dans la ZLE montre bien l’attrait de la zone. Fin juin, 8 696 entreprises à capitaux étrangers y étaient enregistrées, avec un montant total de capitaux contractuels extérieurs s’élevant à 110 milliards de dollars.

ACC Lab, une société spécialiste des tests sur les aliments et compléments alimentaires, s’est enregistrée dans la ZLE de Shanghai en 2015. La société a obtenu son permis d’exploitation en deux semaines, ce qui l’a aidée à enregistrer une croissance rapide sur le marché chinois.

? Nous voyons mal comment nous aurions pu créer cette société sans la liste négative ?, affirme le directeur exécutif Si Rong.

En vertu des lignes directrices émises par le gouvernement central, Shanghai se concentre sur les mesures d’ouverture dans les secteurs des services modernes et des industries manufacturières de pointe. En juin, plus de 2 600 mesures d’ouverture spécifiques avaient été mises en ?uvre, dans les domaines du crédit d’investissement, des activités commerciales et de la conception pour la construction, entre autres.

Le cabinet Jiang Tai Reinsurance Brokers s’est établi dans la ZLE de Shanghai en décembre 2015.

Il s’agit de la première entreprise de réassurance en Chine, ainsi que la première institution financière à obtenir un permis d’exploitation grace aux efforts du gouvernement pour simplifier les procédures.

Shen Kaitao, le PDG de Jiang Tai, explique que les mesures novatrices de la zone ont permis à sa société d’apporter une offre de réassurance de qualité internationale au marché chinois.

Le mécanisme du compte de libre-échange de la ZLE a joué un r?le important dans la promotion du développement de l’économie réelle. Plus de 38 000 entreprises chinoises et étrangères ont enregistré 72 000 comptes de ce type à Shanghai. Les règlements transfrontaliers ont atteint 25 900 milliards de yuans (3 700 milliards de dollars), avec une portée atteignant 161 pays et régions.

Shi Liya, inspectrice adjointe du bureau de Shanghai de la Banque populaire de Chine (la banque centrale), explique que ces comptes ont pour fonction cruciale d’aider les sociétés dans leur recherche de fonds d’investissement transfrontaliers, afin de leur permettre d’utiliser au mieux les ressources présentes en Chine et à l’étranger. Ce financement a atteint 1 360 milliards de yuans grace aux comptes de libre-échange.

? Le but ultime des mesures financières novatrices mises en ?uvre dans la ZLE de Shanghai est d’aider les entreprises à atteindre une croissance solide et à obtenir de véritables avantages ?, souligne-t-elle.