Les programmes d'exploration lunaire de ces pays comportent des points communs, mais possèdent aussi leurs spécificités.
Primo, qu'il s'agisse des états-Unis ou de la Russie, qui ont mené des explorations massives sur la Lune, ou d'autres pays entamant leur première expérience dans cette nouvelle vague d'explorations lunaires, tout le monde a choisi le survol de la Lune comme première approche. Les états-Unis et la Russie, qui possèdent des techniques spatiales beaucoup plus développées aujourd'hui, n'utiliseront certainement pas celles d'il y a 40 ans dans leur nouvelles explorations lunaires. Ils développeront et entra?neront la naissance de nouvelles techniques. Pour les pays qui débutent dans cette aventure, ils peuvent s'inspirer de beaucoup d'expériences. Avec leur capacité technique actuelle, ils n'ont pas non plus à répéter les débuts balbutiants que les états-Unis et la Russie ont connus, et pourront passer directement au survol de la surface lunaire pour accélérer le processus d'exploration.
Secundo, les programmes rendus publics par les pays qui entament leurs premières explorations lunaires, comme la Chine, le Japon, l'Inde et l'Allemagne, sont fort similaires. Ils empruntent tous l'itinéraire de survol-atterrissage-retour. Cela prouve que ces pays ont une connaissance identique du niveau de développement des techniques aérospatiales actuelles. à travers ces programmes, leurs connaissances se confirment de fa?on réciproque.
Tertio, les objectifs de la première exploration lunaire que la Chine, le Japon, l'Inde et l'Allemagne entreprendront sont grosso modo identiques. Ils comprennent, entre autres, l'élaboration d'une cartographie complète de la Lune, la recherche sur les ressources lunaires et le sondage de l'environnement Terre-Lune. Cela prouve que ces pays ont aussi une vue similaire sur le choix des objectifs scientifiques, et reflète en même temps la connaissance quasi identique de ces pays sur les activités d'exploration lunaire à entreprendre.
Les deux points communs susmentionnés soulèvent pour ces pays une question?: se concurrencer ou coopérer?? Une question qui mérite des réflexions approfondies.
Quarto, les objectifs finaux de leurs explorations lunaires étant différents, ceci distingue nettement les pays engagés en deux groupes. Le premier comprend les états-Unis, la Russie et l'Agence spatiale européenne, qui ont clairement défini la construction d'une base lunaire habitée permanente comme objectif. Les états-Unis ont déclaré qu'ils transformeraient la Lune comme relais pour la conquête vers Mars. La Russie souhaite construire des bases sur la Lune afin d'y exploiter les ressources. Quant à l'Agence spatiale européenne, son objectif principal est de prendre la Lune comme banc d'essai à l'exploration martienne et au débarquement sur Mars. Elle envisage de tester les différentes techniques requises pour ce débarquement. Le second groupe comprend le Japon, l'Inde, l'Allemagne et la Chine, qui sont aux balbutiements de leur aventure lunaire. Cumuler des expériences et développer des techniques sont leurs objectifs premiers.
Quinto, malgré leurs similitudes, les objectifs des différents pays pour leurs premières explorations lunaires comportent tous des idées originales. Cela reflète l'imagination des scientifiques de ces pays. La sonde chinoise Chang'e envisage de recourir, pour la première fois au monde, à la micro-onde pour détecter les propriétés du sol lunaire. La sonde japonaise SELENE-1 embarque deux petites unités qui détecteront pour la première fois au monde le champ de gravitation de la Lune du c?té opposé à la Terre. Quant à l'Inde, elle se distingue par la taille réduite de sa sonde. |