Des magazines et journaux russes ont publié ces derniers jours des récits ou des articles sur les émeutes du 5 juillet à Urumqi, capitale de la région autonome ou?goure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), émeutes qui ont fait 192 morts et plus de 1.000 blessés selon le dernier bilan officiel établi mercredi.
Elena Pinko, une enseignante de 23 ans, a raconté dimanche au journal Komsomol Pravda ce qu'elle avait constaté. "Je me rappelle très bien ce qui s'est passé (l'autre jour)", a-t-elle dit.
"Le 5 juillet était un dimanche... Nous sommes sortis pour visiter un parc, faire des achats puis boire un café. Tout est dans le calme comme d'habitude", a rappelé Elena Pinko.
"Quand nous étions prêts à rentrer à la maison avant le déjeuner, nous avons croisé un ami qui a fait l'objet d'une attaque. Il nous a confié que la voiture qui le transportait a été détourné par une foule d'émeutiers, et qu'il avait désespéremment vu un passant battu à mort", a révélé la jeune femme.
Pour sa part, Alina Brazhnik, une étudiante russe, a affirmé lundi dans une interview au journal Izvestia, qu'Urumqi était une bonne ville, où les enseignes de tous les bureaux administratifs et la plupart des magasins sont écrites en langues des Han et des Ou?gours à la fois.
"Les étudiants des Han et des Ou?gours ont des contacts normaux, il n'y a pas de problèmes", a-t-elle indiqué.
Dans la soirée du 5 juillet, elle a révélé avoir constaté, à travers la fenêtre de son appartement, des scènes de terreur où un groupe d'émeutiers traquaient et attaquaient dans la rue tous ceux qui portaient un appareil-photo.
"Ce n'est pas une manifestation pacifique, sans aucun doute", a souligné Alina Brazhnik.
Pour Dmitry Vinogradov, journaliste russe ayant visité à plusieurs reprises la région autonome ou?goure du Xinjiang, a affirmé que tous les groupes ethniques y vivaient en harmonie.
Dans un article paru dans l'hebdomadaire Russky Reporter, M. Vinogradov a salué la manière dont le gouvernement chinois traite ses ethnies minoritaires.
"Par exemple, Beijing n'applique pas la politique du planning familial aux minorités", a indiqué M. Vinnogradov.
Pour améliorer les conditions de vie de la population du Xinjiang, le gouvernement central chinois a alloué des fonds colossaux pour développer la vaste étendue de l'ouest.
Les habitants de tous les groupes ethniques vivent dans l'harmonie, a noté M. Vinogradov. "A Urumqi, les jeunes femmes des Han se sentent à l'aise lorsqu'elles achètent des habits dans les marchés gérés par les Ou?gours", a-t-il rappelé. |