Le site web du London Evening Standard
Une mère et sa fille qui ont survécu aux émeutes du 5 juillet de la ville d'Urumqi, dans le nord-ouest de la Chine, ont réfuté un reportage d'un site Internet britannique, accusant à tort la police chinoise pour leur souffrance.
Le site web du London Evening Standard a publié le 7 juillet des photos de Gao Wenhong et de sa fille Yang Shuya. Elles se tenaient main dans la main dans une rue d'Urumqi, couvertes de sang et les yeux remplis de crainte.
Sur les légendes, on pouvait lire "Des femmes se battent contre la police anti-émeutes alors que des protestations ont éclatées dans la province instable du Xinjiang en Chine aujourd'hui" et "Sang et défiance: deux femmes se réconfortent l'une l'autre après avoir été attaquées par la police".
"Nous étions choquées par ce faux reportage de ce site web", a déclaré Mme Gao jeudi dans sa résidence de la ville de Jichang. "En fait, nous essayions d'obtenir l'aide de la police après avoir été attaquées par des émeutiers".
"J'essaie de me sortir de ce cauchemar ces derniers jours", a-t-elle raconté, "Je me suis sentie blessée par ce reportage".
Mme Gao a rappelé que cette nuit-là, les neuf membres de sa famille et elle-même s'étaient rendus à l'h?pital du Peuple d'Urumqi pour visiter sa fille, qui devait subir une opération du coeur le lendemain.
La famille d?nait dans un restaurant à proximité lorsqu'ils ont vu des émeutiers jeter des pierres sur les agents de police. Ils voulurent retourner à l'h?pital mais furent attaqués à leur tour.
"Les émeutiers, dont la plupart avaient à peu près 20 ans, ont hurlé et frappé ma tête avec leurs poings avant que je perde connaissance", a témoigné Mme Gao, les larmes aux yeux.
Une des soeurs a?nées de Mme Gao a été tuée lors de l'incident et tous les autres membres de la famille ont été blessés.
La fille, Yang Shuya, s'est d'abord cachée sous une voiture mais des émeutiers l'ont tra?née dehors et l'ont battue.
"Lorsque ces photos ont été prises, ma mère touchait mon visage couvert de sang et essayait de me consoler", a-t-elle expliqué.
"Respecter les faits, c'est un principe fondamental pour toutes les organisations de presse. Je ne m'attendais jamais à ce que les Occidentaux, que je trouvais civilisés et respectueux des droits de l'Homme, nous blessent avec des propos calomnieux aussi irresponsables et méchants", a souligné Yang, ajoutant: "C'est trop dur à l'accepter". |