En 1998, j’étais invitée à une émission de la cha?ne publique nationale (CCTV) pour souligner les 20 ans de la mise en place de la politique de réforme et d’ouverture. En 2008, on m’a demandé d’écrire un article pour le 30^e anniversaire, et nous voilà déjà parvenus au 40^e ! Je réponds ? égo?stement ? à cette invitation, car c’est toujours un plaisir de me remémorer l’évolution rapide et sans faille de la Chine.

Le plus difficile consiste à établir un plan ordonné du développement du pays, car les réformes se produisent partout à la fois et dans tous les domaines. J’avancerai donc à l’aveuglette et au gré de ma mémoire.

? La richesse viendra par la route ?, a-t-on coutume de dire. Eh bien, non seulement les transports en commun, y compris chemins de fer et aviation, ont-ils connu un progrès éclatant au cours de la dernière décennie, mais à ce jour, toutes les localités habitées du pays ont maintenant accès à l’extérieur par la route. Les transports en commun et la construction de métros ont atteint un haut niveau comparable (ou supérieur) à celui des mégalopoles mondiales. Le transport ferroviaire s’est incomparablement développé dans la dernière décennie en termes de qualité et de vitesse, et de risible qu’il était, il attire aujourd’hui des ? oh! ? et des ? ah! ? admiratifs du monde entier. Et que dire de la multiplication des lignes aériennes intra et extra nationales, devenues accessibles aux Chinois de la classe moyenne, ce qui signifie que les revenus ont aussi beaucoup augmenté. 

Les voyages à l’étranger sont devenus courants, et l’ouverture d’esprit vient avec l’observation des ? autres ?. C’est au nouveau siècle que les Chinois ont commencé à voyager en groupe vers l’Europe et l’Amérique, puis individuellement vers des destinations nouvelles hors du commun.

L’électrification des campagnes et la télécommunication sous toutes ses formes ont été complétées. Le plus important est que la sortie de l’isolement marque également la sortie de la pauvreté.

La paysannerie n’est plus une classe sociale. Etre un cultivateur ou un éleveur n’est plus un ? état ? mais une fonction, un emploi. Les privilèges liés au hukou urbain sont en train de s’étendre à tous, comme les services d’enseignement, de médecine, les régimes d’assurance et de pension, etc.

Le cinéma, les spectacles artistiques, ont rejoint et même dépassé le niveau des pays qu’on disait ? avancés ?. Les salles de spectacle sont dignes des auditoires de qualité. Là où il y a lieu, la traduction et le sous-titrage sont maintenant exécutés par des professionnels et leur niveau est égal à ce qui se fait à l’étranger. Il faut dire que les co?ts des représentations se sont décuplés; malgré tout, on procède souvent à guichet fermé. Cela montre une incroyable hausse du niveau de vie.  

L’industrie locale du tourisme étranger est florissante, et sa qualité s’est énormément accrue. La restauration et l’hygiène se sont améliorées. Malheureusement, les fast food et la livraison de repas à domicile ou au bureau – pour les Chinois – sont devenus des lieux communs, et c’est dommage, car on a maintenant accès aux produits alimentaires du monde entier, allant du homard de la Gaspésie (Canada) aux vins des meilleurs cépages.

L’informatique s’est répandue partout. Le commerce en ligne ainsi que la livraison express ont atteint un niveau qui aurait été impensable il y a dix ans et qui est sans doute aujourd’hui le plus élevé du monde. Le paiement mobile, rapide, commode et sécuritaire, s’est implanté à un rythme étonnant. Les personnes de mon age tirent de la patte…

Le développement ? en commun ? de la Chine et des pays qu’elle soutient à travers de nombreux projets dans le cadre de blocs internationaux comme les BRICS et BRICS+, ou encore l’OCS, ainsi que via l’initiative de ? La Ceinture et la Route ?, sont aussi des fruits de la réforme et de l’ouverture.

Au cours de la dernière décennie, les engagements pris (voire même tenus et dépassés) par la Chine au sujet du climat, de la réduction de la pollution et du réchauffement de la planète ont donné une le?on au monde. Je suis fière de la Chine où je vis et ?uvre depuis 27 ans!

Par Lisa Carducci, écrivaine italo-canadienne

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