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La troisième Foire internationale des importations de Chine (CIIE) se déroule cette année dans des conditions particulières, principalement en raison de la pandémie de COVID-19 et de l’atonie économique mondiale, mais aussi dans un environnement international préoccupant d? à la persistance, voire à la recrudescence de l’unilatéralisme et des mesures protectionnistes.
Il est bon de revenir sur les propositions formulées par Xi Jinping lors de la seconde édition de la CIIE l’an passé et qui figurent dans le tome III de ? Xi Jinping : la Gouvernance de la Chine ?. Dressant le bilan des résultats obtenus depuis la première CIIE tant sur le plan intérieur qu’à l’égard des retombées des initiatives régionales et internationales de la Chine, M. Xi rappelait l’adhésion pleine et entière du pays aux principes de coopération, d’innovation et de partage, trois thèmes déclinés autour de la notion d’ouverture, et constamment mis en avant dans les allocutions du président chinois. M. Xi avait tout d’abord souligné la nécessité de ? construire ensemble une économie mondiale ouverte et coopérative ?. Avec les transformations majeures dans les cha?nes d’approvisionnement mondiales, les économies deviennent toujours plus interdépendantes et intégrées, générant problèmes et frictions. Il en avait alors appelé à la concertation et la coopération en restant attaché aux principes d’égalité, de compréhension et de concession mutuelles. M. Xi avait ensuite proposé de ? construire ensemble une économie mondiale ouverte et innovante ?. Expliquant qu’une nouvelle révolution scientifique et industrielle advenait, il avait souhaité que tous les pays renforcent la coopération en matière d’innovation, encouragent l’intégration des sciences et technologies dans l’économie, partagent davantage les résultats de l’innovation et lèvent les barrières à la circulation des connaissances et des technologies. Enfin, M. Xi avait incité à ? construire ensemble une économie mondiale ouverte et partagée ? pour favoriser le développement inclusif et mutuellement bénéfique, défendre l’ordre international basé sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies et le système commercial multilatéral, et promouvoir la libéralisation et la facilitation des échanges et des investissements. L’objectif est de rendre la mondialisation économique plus ouverte, plus inclusive, plus équilibrée et bénéfique à tous, de faire progresser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et d’accro?tre le soutien aux pays les moins avancés.
Un an plus tard, la propagation de la pandémie, la montée de l’unilatéralisme et du protectionnisme, ainsi que les vents contraires à la mondialisation économique mettent à l’épreuve la résilience de l’économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une contraction de l’économie mondiale de 4,4 % cette année et le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement précise que les investissements directs étrangers mondiaux ont chuté de 49 % au premier semestre de cette année. L’Organisation mondiale du commerce a également prédit que le commerce mondial pourrait reculer de 13 % à 32 % en 2020. Face à ces défis, seule une ferme détermination pourra permettre de trouver une issue. Les pays doivent tout faire pour contenir la pandémie de COVID-19 tout en renfor?ant l’ouverture et la coopération, et batir une économie mondiale ouverte qui permettra de transformer la crise en opportunités. C’est justement la mission de la 3e CIIE que de stabiliser les cha?nes industrielles et d’approvisionnement et de contribuer à la relance de l’économie mondiale.
Malgré tous les obstacles rencontrés en 2020, les ventes au détail de biens de consommation en Chine ont atteint 6 140 milliards de dollars en 2019, faisant du pays le plus grand marché au monde. La Chine est actuellement la première grande économie à reprendre une activité normale, à afficher une croissance économique positive qui devrait atteindre 1,9 % pour l’année selon le FMI, donnant une impulsion majeure aux échanges internationaux. Elle injecte ainsi un stimulus indispensable et génère les opportunités tant recherchées pour la reprise économique mondiale. Autre nouvelle rassurante qui incite à l’optimisme : la cinquième session plénière du XIXe Comité central du Parti communiste chinois a formulé fin novembre 2020 des objectifs à long terme pour que la Chine parvienne à la modernisation socialiste d’ici 2035 et adopté les propositions pour la formulation du 14e Plan quinquennal (2021-2025). Après avoir instauré une société moyennement prospère à tous égards et ainsi atteint le premier de ses deux ? objectifs du centenaire ?, la Chine est désormais en passe de devenir un pays socialiste moderne, d’améliorer globalement son ouverture et d’offrir de nouvelles perspectives pour les entreprises du monde entier. Entrant dans une nouvelle phase de développement et accélérant la mise en place d’un modèle de développement à ? double circulation ? – dans lequel le cycle économique national joue un r?le de premier plan tandis que le cycle économique international reste son extension et son complément – la Chine offrira un espace de croissance et des opportunités de développement plus larges.
par Jacques Fourrier (l’auteur est un journaliste et commentateur fran?ais basé à Beijing)
Source:m.ywfarm.cn |