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A la veille du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, Paul Andreu, architecte fran?ais ayant participé à la conception et à la construction du Théatre national de Chine (l'Opéra de Pékin), a accordé une interview exclusive à China.org dans son bureau parisien.
Interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à participer la conception de l'Opéra, Paul Andreu s'est rappelé : ? j'ai lu que la Chine allait organiser un concours pour l'Opéra et j'avais envie de faire des choses nouvelles en Chine. Pas du tout en pensant que j'allais gagner le concours, mais plut?t pour me mettre en jambes, pour en savoir plus ?.
? Quand je suis allé visiter le site avant le concours, j'étais un peu pris de terreur, de ce fameux tremblement qu'on a devant les choses d'autorité. Effectivement, c'est au c?ur de Pékin. Le Mémorial, le Musée d'art, le Palais du peuple et l'entrée de la Cité interdite, ce sont les batiments du pouvoir et de l'histoire ancienne et récente. Je voulais que le mien soit de son époque et aussi fort ?, a-t-il souligné.
Pour expliquer sa vision d'une coopération, Paul Andreu a une image : ? nous devons cultiver nos singularités et les frotter les unes contre les autres jusqu'à ce que quelque chose apparaisse. ? Et alors là, il peut appara?tre quelque chose de nouveau, qui appartienne à l'un ou à l'autre, peu importe ?, a-t-il.
Après l'Opéra de Pékin, M. Andreu a entrepris un certain nombre de projets en Chine. ? Je viens de finir un grand projet de salles d'opéra et de théatre à Jinan et un musée à Taiyuan. Bien s?r, ce sont tous les deux de grands ouvrages, mais je ne ferai plus de batiments aussi biens que l'opéra de Pékin, ni aussi importants fonctionnellement ?, a-t-il déclaré.
Avec le développement économique de la Chine, certains comparent le pays à un laboratoire mondial de l'architecture. Mais Paul Andreu ne partage pas cet avis.
? J'ai toujours dit que ce n'était pas vrai, je pense que l'extrême majorité de mes confrères et moi-même avons voulu faire des batiments qu'on ne faisait pas chez nous parce qu'on n'en avait pas les moyens, ni l'audace. Mais pas parce qu'on se laissait aller gothiquement à des choses idiotes pour le plaisir ?, a-t-il assuré.
Et d'ajouter : ? En même temps, les architectes chinois vont prendre les choses en main, ils sont bien formés, ils connaissent les choses, ils sont devenus complètement autonomes. Ce que j'attends moi, c'est qu'ils prennent totalement leur indépendance et leur essor ?.
? Quand j'étais responsable des aéroports, je n'ai pas commencé par faire des aéroports en Chine, j'ai commencé par prendre dix stagiaires chinois. Ces stagiaires étaient des gens de haut niveau. C'étaient des relations d'affaires, intellectuelles et culturelles formidables ?.
? Je dis toujours que la Chine, pour moi, c'était les grandes cartes qu'on baladait de classe en classe au lycée. Dessus, il y avait une énorme tache jaune, c'était la Chine ?, a conclu M. Andreu avec une pointe d'humour.
Propos recueillis par Emmanuel Lincot et Jin Duoyou à Paris
Article rédigé par Li Zhijian
Source: m.ywfarm.cn |
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