La Chine sera la "championne" de la lutte contre le changement climatique, si elle peut atteindre ses objectifs sur la consommation énergétique qu'elles avaient fixés, a indiqué l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol.
Les objectifs que la Chine a fixés pour leur réalisation d'ici 2020 contribueront à plus de 25% de la réduction des émissions mondiales, a prédit lundi soir M. Birol, devant le Conseil des relations étrangères, un groupe de reflexions américain basé à New York.
N'étant pas certain que la Chine honorera ses engagements, M. Birol a affirmé avoir "plus confiance dans la Chine que dans tout autre membre" de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Il a affirmé avoir "bon espoir" que la Chine atteindra ses objectifs, du fait qu'elle a fixé et respecté ses buts sur la croissance de la population, le développement économique durable, et l'accès à l'électricité de cinq cent millions d'habitants dans les régions rurales.
L'AIE, dont le siège se trouve à Paris, lance une "révolution énergétique à faible émission du gaz à effet de serre", afin de limiter, d'ici 2030, le réchauffement du climat à 2°C, au lieu de 6°C.
M. Birol, directeur du bureau chargé des analyses économiques et de la politique énergétique de l'AIE, a récemment mis en place le Conseil des affaires énergétiques, qui réunit les directeurs des plus importantes entreprises énergétiques du monde, pour fournir des opportunités d'affaires face aux défis sur le marché énergétique.
Pour M. Birol, le gaz naturel pourrait jour un r?le clé en tant que pont vers l'énergie propre. Au niveau actuel de la demande, quelque 60% de la production gazière mondiale devront être remplacés par de nouveaux gisements d'ici 2030, soit quatre fois l'actuelle production de la Russie, la plus grande productrice de gaz.
Les mesures de l'AIE pour lutter contre le changement climatique et renforcer la sécurité énergétique pourraient faire baisser les recettes de l'Opep de quelque 24.000 milliards de dollars américains en 2030, contre 28.000 milliards en 2008, mais M. Birol a indiqué que l'OPEP serait prête à contribuer à cette cause mondiale.
"Cela fait partie de la solution", a-t-il ajouté.
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