La Chine a réitéré jeudi son refus du contr?le international de ses actions volontaires de réduction des émissions de gaz à effet de serre et a demandé aux autres parties de la Conférence de l'ONU sur le changement climatique de préciser leurs engagements dans un document final basé sur le principe de "responsabilités partagées mais différenciées".
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, He Yafei, a indiqué devant la presse que le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a clarifié cette position lors de sa rencontre avec certains dirigeants mondiaux en marge de la conférence qui se déroule actuellement à Copenhague.
Les négociateurs de plus de 190 pays s'efforcent de parvenir à un accord destiné à promouvoir la lutte mondiale contre le changement climatique à l'issue de 12 jours de négociations, juste avant le sommet des dirigeants mondiaux prévu vendredi.
Le Plan d'action de Bali a clairement stipulé si les actions de réduction d'un pays doivent ou non être soumises au contr?le international, a souligné M. Wen, cité par M. He.
"Pour les pays en voie de développement, seules les actions de réduction appuyées par la communauté internationale seront soumises au mécanisme international de contr?le, notification et vérification (MRV). Les actions volontaires de réduction ne sont pas applicables au mécanisme MRV", a précisé M. Wen, en référence à la demande que les actions de réduction nationales soient "mesurables, notifiables et vérifiables".
Le Plan d'action de Bali, adopté par les pays développés et en voie de développement (PVD) en 2007, sert de base pour les actuelles négociations. En négligeant ce dont ils ont convenu, les pays développés tentent de presser la Chine d'accepter le contr?le international de ses mesures de réduction.
Les Etats-Unis ont déclaré jeudi qu'ils sont prêts à rejoindre les autres pays riches pour lever 100 milliards de dollars américains par an d'ici 2020 afin d'aider les PVD à faire face au changement climatique, mais à condition que ces derniers, dont la Chine, acceptent le contr?le international de leurs actions de réduction.
"Dans le contexte d'un accord fort dans lequel les principales économies s'engagent à mener des actions de réduction importantes et assurent toute la transparence de leur application, les Etats-Unis sont prêts à travailler avec d'autres pays pour mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 afin de répondre aux besoins des pays en voie de développement en matière de lutte contre le changement climatique", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, lors d'une conférence de presse.
Selon le vice-ministre chinois, le refus chinois du contr?le international ne signifie pas que le pays a peur de la surveillance. La Chine prendra plut?t des mesures nationales nécessaires pour assurer la transparence complète et l'application de ses actions de réduction. "Ce sera un régime de contr?le et de vérification juridiquement contraignant en Chine".
M. Wen a affirmé à ses interlocuteurs que l'engagement de la Chine en matière d'actions de réduction est "non négociable et inconditionnel", toujours selon M. He.
L'engagement de la Chine n'est pas conditionné ou lié aux engagements des autres pays et la Chine le tiendra malgré le résultat de la Conférence de Copenhague, a souligné M. He en citant le chef du gouvernement chinois.
Si un document sur la lutte contre le changement climatique peut aboutir à Copenhague, ce sera une grande avancée, a ajouté M. Wen. |