Plusieurs raisons sont à l'origine de la crise actuelle des relations sino-fran?aises
M. Wu Jianmin considère que les connaissances et les go?ts personnels du président exercent une influence sur la manière dont il gère l'état.
? J'ai établi de nombreux contacts avec l'actuel président Sarkozy. En 1998, lorsque j'étais ambassadeur de Chine en France, M. Sarkozy occupait la fonction de maire de Neuilly, ville dans laquelle je résidais. Nous nous sommes à plusieurs reprises entretenus en tête à tête et avons échangé nos opinions sur la France, la Chine et la situation internationale. Il souhaitait conna?tre la Chine. Une fois, il m'a dit : ‘les Chinois ne m'ont pas oublié quand j'étais dans la période la plus difficile de ma carrière politique'?, a rappelé Wu Jianmin.
M. Wu a également évoqué les raisons qui, selon lui, sont à l'origine de la crise actuelle des relations sino-fran?aises.
Premièrement, cette crise serait liée à un important changement survenu au niveau international, à savoir le glissement du centre des relations internationales de l'Atlantique vers le Pacifique. Il s'agit du plus important changement survenu dans les relations internationales depuis des siècles, durant lesquels l'Europe et l'Amérique constituaient le centre du monde. Désormais, le statut international de l'Asie s'élargit, tandis que celui de l'Europe décline de fa?on relative. L'Europe éprouve, par conséquent, un sentiment de perte.
Le changement de président en France constituerait une seconde raison au refroidissement des relations sino-fran?aises. Nicolas Sarkozy a été élu président de la République fran?aise avec une grande majorité de voix, mais après quelques mois, sa cote de popularité a chuté. Il était ainsi tendu et faisait grand cas de l'opinion publique.
Autres éléments d'explication, l'attitude des médias fran?ais au moment du passage de la flamme olympique à Paris et vis-à-vis des Jeux olympiques de Beijing. En réalité, de nombreux Fran?ais connaissent mal le Tibet, certains ne savent même pas le situer sur une carte. Par conséquent, les reportages réalisés par les médias fran?ais, qui manquaient très souvent d'objectivité, ont diffusé une image faussée du Tibet auprès de la population fran?aise. L'opinion publique a ainsi influencé les actions du président Sarkozy. Concernant le Tibet, les médias occidentaux éprouvent en effet de profonds préjugés à l'égard de la Chine.
? Je crois, en effet, aux facteurs susmentionnés. Le glissement du centre des relations internationales, le changement de président fran?ais, son attitude et son manque de connaissances à l'égard de la Chine qui différent de celles de son précédent sont autant de facteurs prouvant que la Chine n'est pas responsable de l'état actuel des relations sino-fran?aises ?, a déclaré Wu Jianmin.
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