La Chine dément être à l'origine des fluctuations bourisères
L'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, Cui Tiankai, a rejeté mardi les accusations selon lesquelles son pays serait à l'origine des fluctuations boursières actuelles, soulignant que la contribution de la Chine à l'économie mondiale demeurait forte et qu'elle jouait un "r?le pionnier" en menant les réformes structurelles dont le monde a désespérément besoin.
Dans une tribune parue dans le Wall Street Journal, M. Cui estime que la Chine, sans aucune raison logique, "était souvent utilisée comme bouc émissaire pour les fluctuations boursières actuelles" telles que la chute des cours, le recul persistant des prix du pétrole et la volatilité sur le marché des changes depuis le début de l'année.
Pour expliquer les vraies raisons de cette volatilité globale, M. Cui rappelle d'abord que la croissance économique chinoise reste solide et que sa contribution à l'économie mondiale est impressionnante.
Pour lui, la montée des classes moyennes constitue le moteur de la consommation en Chine. Selon la Banque mondiale, l'économie chinoise a connu un taux de croissance annuel moyen de 8,7% entre 2009 et 2014, alors qu'il n'a été que de 2% en moyenne dans le monde.
Au cours de cette même période, la Chine a représenté 30% de la croissance économique mondiale. En 2015, le pays est resté l'une des économies les plus importantes et à la croissance la plus rapide avec un taux de croissance de 6,9%, contribuant à la croissance économique globale à hauteur de 25%.
Deuxièmement, poursuit le diplomate, l'économie réelle du pays n'a pas été affectée par la tourmente boursière qui a débuté en ao?t dernier. Les fluctuations de ce marché boursier en développement "ne devraient pas être considérées comme reflétant l'impression générale envers l'économie chinoise ou sa performance d'ensemble".
Par ailleurs, M. Cui rejette les allégations de certains médias selon lesquels le gouvernement chinois a intentionnellement dévalué la devise chinoise, le yuan, afin de doper ses exportations.
"Cette affirmation est fausse", martèle-t-il. "Même si le ralentissement économique a pu y contribuer, la dépréciation de la devise chinoise est principalement due à la réforme du taux de change lancée l'an dernier afin de se conformer aux standards internationaux et de créer un système plus flexible lié à un panier de devises, permettant ainsi aux marchés de jouer un r?le décisif".
Cui Tiankai juge que cette réforme a fonctionné.
"Le yuan s'est récemment apprécié à la fois contre le dollar et le panier de devises, montrant que sa valeur peut augmenter ou baisser", écrit-il.
Quatrièmement, la chute des cours du brut est largement attribuable à la compétition que se livrent les producteurs traditionnels et les nouveaux producteurs de pétrole de schiste. De plus, la levée des sanctions internationales contre l'Iran a contribué à faire baisser davantage ces prix.
Pour l'ambassadeur, la demande chinoise de matières premières demeure. La Chine ainsi a importé 112 millions de tonnes de céréales entre janvier et novembre 2015, soit +27,3%, alors que les importations de brut ont augmenté de 8,8%. Et d'ajouter que son pays importait 25% du haricot et 40% du coton américains.
M. Cui estime que les réformes structurelles "annoncent un avenir meilleur pour l'économie chinoise et, par conséquent, de plus grandes opportunités pour le monde".
Un grand plan chinois de relance de l'économie de 2008, qui a joué un grand r?le en empêchant un effondrement de l'économie mondiale, a également provoqué de graves problèmes de surproduction et un déséquilibre structurel de l'économie chinoise, ce qui a entra?né le ralentissement actuel.
"Pour soutenir la croissance, la Chine mène des réformes structurelles qui mettent davantage l'accent sur le développement d'une économie axée sur l'innovation et la consommation. Le 13e Plan quinquennal établit cinq domaines de développement clairs : l'innovation, la coordination, le développement vert, l'ouverture et l'inclusion", rappelle M. Cui.
Selon lui, les dirigeants chinois sont déterminés à mener à bien ces réformes, bien que ce ne soit pas facile et risqué.
"En réalité, la Chine joue un r?le pionnier dans les réformes structurelles dont le monde a désespérément besoin. Par conséquent, elle devrait être applaudie et encouragée", conclut-il.
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