Les mesures visant à faciliter le commerce sino-africain stimuleront l'intégration des économies africaines aux cha?nes d'approvisionnement mondiales, selon un expert malgache (INTERVIEW)
Les mesures visant à faciliter le commerce sino-africain telles que les allégements tarifaires pourraient stimuler l'intégration des économies africaines aux cha?nes d'approvisionnement mondiales, a estimé Claudio Rabenja, expert malgache en relations internationales, lors d'un récent entretien à Xinhua.
Depuis le 1er décembre, la Chine a mis en place une nouvelle politique douanière pour accorder un traitement tarifaire nul sur 100% des produits en provenance des pays les moins développés ayant établi des relations diplomatiques avec elle, dont 33 pays africains, devenant ainsi le premier pays en développement et l'une des principales économies mondiales à adopter cette mesure.
M. Rabenja, professeur à l'Université catholique de Madagascar a précisé que parmi les produits concernés, on retrouvait les principales exportations agricoles de Madagascar, telles que la vanille, les litchis, les épices, le café et le cacao, ainsi que des produits textiles, des vêtements, des produits halieutiques et certains produits artisanaux et minéraux.
Il a estimé que cette mesure permettrait de réduire considérablement les co?ts à l'exportation pour Madagascar, ce qui pourrait stimuler la croissance des exportations et renforcer la compétitivité des produits malgaches sur le marché chinois.
Selon lui, cette mesure va également renforcer les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique dans son ensemble, consolidant la position de la Chine en tant que principal partenaire commercial du continent. En réduisant les barrières tarifaires, la Chine facilite l'intégration des économies africaines aux cha?nes d'approvisionnement mondiales, ce qui pourrait encourager une "montée en gamme" des produits africains, selon l'expert.
En plus de la suppression des droits de douane, la Chine a mis en place plusieurs autres mesures pour faciliter le commerce et l'investissement en Afrique. Parmi ces mesures, on trouve la création de "canaux verts" pour les produits agricoles africains, le soutien au développement du commerce électronique transfrontalier, et l'organisation de foires économiques et commerciales sino-africaines. Ces actions visent à créer des plateformes et des ponts permettant aux produits africains de mieux accéder au marché chinois.
Les "canaux verts", par exemple, sont particulièrement importants pour les produits agricoles africains et ils permettent de réduire le temps et les co?ts liés aux formalités douanières, rendant les produits africains plus compétitifs, a fait savoir l'expert, en estimant que cette simplification des processus d'exportation profitait notamment aux petits producteurs africains, qui peuvent écouler leurs produits plus facilement.
Le soutien au commerce électronique transfrontalier est une autre mesure clé. Il permet aux entreprises africaines, même de petite taille, d'accéder directement au marché chinois sans passer par des intermédiaires, a dit M. Rabenja, en ajoutant que cela augmentait leurs marges bénéficiaires et offrait des opportunités pour des produits africains de niche.
Les foires économiques et commerciales sino-africaines, quant à elles, créent des opportunités de mise en réseau, d'apprentissage des besoins spécifiques du marché chinois et de création de partenariats, a-t-il poursuivi.
Au-delà des avantages économiques immédiats, ces mesures renforcent également les relations sino-africaines, a indiqué M. Rabenja, en soulignant que ces mesures s'inscrivaient dans une stratégie globale visant à transformer les relations sino-africaines en un véritable moteur de croissance pour les deux parties et permettaient aux pays africains, y compris Madagascar, de renforcer leurs capacités économiques tout en diversifiant leurs opportunités commerciales.