Le ministre turc des Affaires étrangères et le nouveau dirigeant syrien s'engagent à renforcer leurs liens
Le leader du mouvement Hayat Tahrir al-Cham (HTC) Ahmed al-Sharaa et le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, en visite en Syrie, se sont entretenus dimanche à Damas et se sont engagés à renforcer les relations bilatérales.
Lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue de leur rencontre, M. Fidan a exprimé son optimisme quant à un "avenir meilleur" pour la Syrie, et a promis le soutien de la Turquie à la reconstruction des infrastructures et des institutions syriennes et au retour des Syriens déplacés.
Le rétablissement de la stabilité en Syrie est crucial pour des millions de réfugiés, a affirmé M. Fidan, appelant à un consensus intra-syrien et à la mise en place de mécanismes destinés à protéger les minorités et à inclure toutes les confessions et ethnies de Syrie.
"Les organisations terroristes n'ont pas leur place dans l'avenir de la Syrie", a-t-il aussi déclaré, évoquant notamment le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) - un parti considéré comme une organisation terroriste par la Turquie - et ses affiliés présumés en Syrie, et saluant l'intention des nouvelles autorités syriennes de lutter contre tous les groupes extrémistes.
Il a exhorté Isra?l à mettre fin à ses actions militaires en Syrie et à respecter la souveraineté du pays, et a appelé à la fin des sanctions internationales contre la Syrie.
Avertissant que certaines puissances étrangères cherchaient à exploiter leurs proxys sur place, M. Fidan a déclaré qu'il s'attendait à un changement de la politique américaine en Syrie en réponse aux nouvelles réalités.
Pour sa part, M. al-Sharaa a décrit la Turquie comme une "amie du peuple syrien", affirmant que les deux parties visaient à construire des "relations stratégiques adaptées à l'avenir de la région".
Notant que la Syrie était confrontée à des défis urgents, comme la crise des réfugiés, la mauvaise situation économique et la pauvreté rampante, il a exprimé l'engagement des nouvelles autorités à construire un Etat répondant aux aspirations de tous les Syriens, et a appelé à un consensus global pour assurer l'unité de la Syrie et lever toutes les sanctions contre le pays.
"Il est inacceptable que quelque groupe que ce soit détienne des armes en Syrie", a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de désarmer toutes les factions du pays, y compris dans les zones sous le contr?le du PKK et de ses affiliés présumés.
Il a également souligné l'importance d'unifier les forces militaires sous la tutelle d'un nouveau ministère de la Défense, ajoutant que la plupart des factions armées de Syrie avaient accepté le principe d'une cha?ne de commandement unique.
Selon la cha?ne de télévision publique turque TRT, l'entretien a également été assisté par le vice-ministre turc des Affaires étrangères Nuh Yilmaz, le chargé d'affaires par intérim à l'ambassade de Turquie à Damas Burhan Koroglu, et le ministre syrien des Affaires étrangères par intérim Asaad Hassan al-Shibani.
M. al-Sharaa, aussi connu sous son nom de guerre d'Abou Mohammed al-Joulani, a mené une offensive militaire de 12 jours qui a abouti à la chute du gouvernement de l'ancien président syrien Bachar al-Assad le 8 décembre.