éminent expert aéronautique en Chine, Feng Peide, membre du comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) a fait son sujet favori du développement des techniques aéronautiques du pays lors de son interview accordée au Centre d'informations Internet de Chine (CIIC) le 5 mars.
? Les techniques qui ne s'achètent pas sont de hautes technologies ?
Dans l'optique de favoriser le développement technique dans le secteur aéronautique, la Chine s'en tient toujours aux innovations autonomes et à la coopération internationale. En améliorant sa capacité d'innovation, la Chine souhaite apprendre des techniques avancées d'autres pays par acquisition de sociétés, transferts de technologies autres modalités. Mais les gouvernements de la majorité des pays occidentaux prétendent que pour raison de sécurité, ils ne peuvent pas approuver l'exportation de hautes technologies par leurs entreprises. De ce fait est apparue dans le secteur aéronautique une thèse : ? Les techniques qui ne s'achètent pas sont de hautes technologies ?, ironisant la situation embarrassante de la coopération internationale dans le domaine aéronautique.
? J'ai parcouru le monde entier dans les années 1980 en quête de coopération internationale. Ce qui est dommage est que, malgré leur volonté de coopération, les entreprises ne bénéficient pas du soutien de leur gouvernement, si bien que cette coopération n'a pas pu être engagée ?, a regretté Feng Peide.
La coopération sino-fran?aise n'a pas fait de progrès substantiels
La France possède des techniques avancées dans ce secteur. Mais la coopération entre les deux pays souffre aussi de la politique de l'état. L'académicien Feng Peide estime que la France devrait faire de plus grands efforts pour reconna?tre le statut de l'économie de marché de la Chine et assouplir les restrictions d'exportation des techniques sensibles. ? Je me suis fait beaucoup d'amis parmi mes confrères fran?ais. Mais, une dizaine d'années sont passées sans que la coopération entre les deux pays ait fait de progrès substantiels ?.
Malgré cela, la coopération sino-fran?aise dans le secteur aéronautique a fait bon gré mal gré quelques pas en avant, l'hélicoptère d'affaires de luxe conjointement fabriqué par notre pays et Eurocopter en est un exemple. Feng a indiqué que le changement de dirigeant s'est aussi largement répercuté sur cette coopération. ? L'ancien président fran?ais Jacques Chirac connaissait bien la Chine, il a beaucoup travaillé pour le projet d'hélicoptère sino-fran?ais ?.
L'achat d'avions étrangers favorise l'équilibre des échanges commerciaux
Selon M. Feng, le gros porteur de conception chinoise fera son arrivée, en grand nombre, sur nos lignes aériennes entre 2016 et 2020. D'ici là, notre pays achètera encore des appareils Boeing et Airbus. Cette disposition serait-elle défavorable au marché de nos avions ? à cette question, Feng estime que jusqu'à ce jour, comme nous ne produisons pas en masse de gros porteurs, acheter des appareils de fabrication étrangère est une mesure indispensable pour satisfaire la demande immédiate. Par ailleurs, puisque la Chine a un excédent de balance commerciale avec les états-Unis et l'Europe, l'achat d'avions permet d'équilibrer les échanges commerciaux entre les deux parties. ? Quand l'avion de notre conception sortira de la ligne d'assemblage pour être livré, les achats à l'étranger ne manqueront pas de se réduire. Un jour, nous vendrons aussi les n?tres à l'étranger ?, assure M. Feng avec certitude. |