Le tristement célèbre scandale de 2008 impliquant du lait contaminé à la mélamine a entrainé une hausse importante des importations de produits laitiers. Ces dernières sont passées de 120 000 à 600 000 tonnes par an en 2009, a déclaré un officiel.
? Les importations de lait en poudre pour bébés représentent désormais 90 % du marché intérieur ?, a indiqué mercredi Liu Peizhi, membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et directeur adjoint du bureau exécutif de la Commission pour la sécurité des aliments auprès du Conseil des affaires d'état.
La sécurité des aliments est un problème auquel tous les pays sont confrontés.
Les états-Unis ont notamment rappelé des centaines de millions d'?ufs contaminés à la salmonelle. Ces derniers avaient empoisonné des centaines de consommateurs en 2010.
? Les problèmes de sécurité des aliments dans les pays développés sont en général issus de risques chimiques et de micro-organismes morbigènes (entra?nant des maladies) ?, a déclaré Liu.
? En Chine, les incidents de sécurité des aliments sont davantage causés par des facteurs humains et l'usage endémique d'additifs proscrits. ?
Bien que le manque de supervision du gouvernement puisse être condamné, c'est l'état arriéré du secteur, caractérisé par des productions à petite échelle et une industrialisation sous-développée, qui rend la tache difficile.
Aux états-Unis, dans le cas des ?ufs, 13 fabricants contr?lent 6 200 producteurs nationaux, et les autorités punissent directement les fabricants en cas de problème avec leurs fournisseurs.
Les autorités chinoises supervisent quant à elles 450 000 producteurs, donc 80 % comptent moins de 10 employés. Ceci en sus des 2,1 millions de restaurants et d'innombrables kiosques. L'Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux contr?le environ 50 000 producteurs, soit un nombre bien plus gérable, précise Liu.
Le gouvernement central a adopté ces dernières années une série de mesures pour resserrer la surveillance de l'industrie laitière. Les dernières datent de novembre, lorsque l'Administration générale du contr?le de la qualité, de l'inspection et de la quarantaine, le département ministériel de plus haut niveau chargé de la qualité des aliments, a rendu publics des règlements demandant aux fabricants de déposer une nouvelle demande de licence de production, sous peine de fermeture.
L'association chinoise des produits laitiers estime que cette mesure devrait éliminer plus de 20 % des compagnies laitières du pays.
Les consommateurs chinois sont néanmoins en proie à un dilemme, n'ayant aucune confiance dans la qualité du lait en poudre chinois pour bébés, mais ne pouvant pas non plus facilement se permettre d'acheter des marques étrangères.
Dans un rapport publié dans le magazine Xiaokang, 70 % des Chinois déclarent un ? manque de confiance dans la sécurité des aliments ?.
Un autre sondage mené par la Télévision centrale de Chine indique qu'un pourcentage similaire de Pékinois n'a pas confiance dans le lait en poudre chinois. Les deux enquêtes ne précisent néanmoins pas le nombre de personnes interrogées.
Tang Zhiqing, analyste de l'industrie laitière, indique qu'il faudra du temps pour que le secteur regagne la confiance des consommateurs, étant donné que les nouvelles régulations n'ont pas encore pris effet. |