Le 5 juillet, Christine Lagarde, la nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a officiellement pris ses fonctions pour un mandat de cinq ans, devenant ainsi la première femme à diriger l'institution financière internationale. Selon les analystes, cinq défis l'attendent.
Premièrement, il faut établir une séparation claire entre le r?le de chef du FMI et l'ambition politique. Ces dernières années, l'Europe a nommé des hommes politiques au poste, ce qui a tendance à affaiblir l'impartialité économique du Fonds. Nombreux sont ceux qui pensent que M. Strauss-Kahn a vu dans ce r?le un tremplin vers la présidence de la République fran?aise.
Mme Lagarde sait que la monopolisation européenne du poste suprême a suscité le mécontentement d'autres pays membres, et peut entraver la crédibilité de l'institution dans le système monétaire international. Il serait donc judicieux de réformer au plus vite le mode de sélection pour ouvrir la voie à des candidats compétents et expérimentés sans tenir compte de leur nationalité.
Deuxièmement, elle devra tenir ses promesses d'accueillir de nouveaux talents au FMI et de révoquer les désignations faites selon la nationalité. Aujourd'hui, le premier directeur adjoint est John Lipsky. Celui-ci avait exprimé quelques jours avant l'arrestation de DSK son intention de démissionner. Ce poste est traditionnellement tenu par un Américain, mais cette fois, Mme Lagarde s'est engagée à faire un choix impartial.
Troisièmement, il faut renforcer la capacité de réaction à la crise de la dette. Dans l'attribution récente d'aides aux pays européens frappés par cette crise, les facteurs politiques ont prédominé. La résolution de ce problème exige également de fortifier la capacité de réaction aux autres grands défis structurels, notamment le déséquilibre de la balance des paiements internationaux et la sclérose de la création d'emplois.
Quatrièmement, Mme Lagarde doit bien préparer le FMI à réagir à une éventuelle crise. L'année dernière, le FMI a distribué une grande quantité de crédit à la Grèce et à d'autres pays. Il faut éviter les problèmes rencontrés par la Banque centrale européenne, contrainte de prêter à des membres qui pourraient se révéler insolvables.
Cinquièmement, Christine Lagarde doit rétablir l'image du FMI, ternie par l'affaire qui a mis un terme au mandat de Dominique Strauss-Kahn.
Dans une déclaration faite suite à sa désignation, Mme Lagarde a dit que le FMI devrait être ? pertinent, dynamique, efficace ? dans ses efforts pour soutenir une croissance forte et durable et la stabilité macroéconomique. |