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China.org.cn : Après votre accident, vous n'avez pas abandonné la danse. En 2014, année de célébration du cinquantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, vous avez collaboré avec la chorégraphe fran?aise Kilina Crémona pour présenter une interprétation parfaite de la création Le fil rouge, pour votre première représentation officielle après votre blessure. En remontant sur votre scène préférée, vous avez trouvé dans cette coopération une opportunité et un défi. Qu'avez-vous pensé lorsque vous avez été approchée pour ce projet ? Pouvez-vous parler de la fa?on dont vous avez rendu cette coopération possible ?
Liu Yan : On a un vieux dicton que j'aime en Chine, ? ce qui est prédestiné ne peut être expliqué ?. En 2009, Kilina est venue en Chine, et même si elle avait déjà plusieurs projets de coopération avec le Théatre national, elle est venue me voir. Nous sommes devenues amies, j'ai commencé à l'appeler Nana, et elle m'a donné un nom fran?ais, Lolo. Elle m'a dit qu'elle avait lu un article sur moi dans le New York Times en 2008, au cours d'un voyage en Mongolie. Quand elle a vu mes photos, elle a décidé de mettre en ?uvre une chorégraphie avec moi. Les Fran?ais sont très romantiques, avec un brin de folie. Elle est venue en Chine peu après, et nous nous sommes rencontrées. Le jour même, elle était convaincue de sa décision. En 2014, pour le cinquantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-fran?aises, nos deux pays ont célébré leur forte amitié, et nous avons pu créer ensemble Le fil rouge. Par conséquent, ce n'est pas seulement une ?uvre qui me correspond ; c'est une chose que les peuples chinois et fran?ais ont en commun.
China.org.cn : Comme vous venez de nous l'expliquer, Le fil rouge est une création adaptée pour vous par la chorégraphe fran?aise Kilina Crémona. Dans votre collaboration, en matière de communication, de chorégraphie, de répétitions, quels ont été les moments les plus mémorables ? Par rapport à une coopération avec un chorégraphe chinois, cette expérience a-t-elle été différente ?
Liu Yan : Les chorégraphes sont très stricts, et quand nous avons commencé à travailler ensemble, elle était particulièrement stricte, presque dure. Les Fran?ais font preuve de beaucoup d'humour au quotidien. Kilina est plus agée que moi, mais une fois, après avoir terminé de manger une banane que je lui avais donnée, elle a donné à la peau de banane la forme d'un cochon, c'était adorable. Cependant, pendant les répétitions, elle m'a fait reprendre les mouvements sans cesse, et m'a patiemment expliqué ce qu'elle recherchait. Malgré la difficulté du travail, mais la conna?tre et collaborer avec elle m'a rendue très heureuse, nous sommes devenues très proches.
China.org.cn : Pour revenir sur scène, vous avez d? faire beaucoup d'entra?nement physique, sur quoi portez-vous le plus d'attention depuis votre accident ?
Liu Yan : En chorégraphie, il y a une idée très importante : la limite, c'est l'infini. Plus t?t cette année, j'ai présenté mon premier ballet, 26 décibels. En tant que chorégraphe, j'ai essayé de comprendre comment Kilina m'avait guidée dans sa chorégraphie. Dans la création, notre domaine est vaste, et précisément en raison des restrictions qui s'imposaient à nous, notre danse était illimitée. Ce qui est merveilleux dans l'art, c'est que cet infini existe non seulement au niveau du corps, mais aussi dans l'espace, le temps et le rythme de la musique. Même si je suis assise dans un fauteuil roulant, les choses que ma danse peut exprimer sont toujours sans limites. Je suis souvent très généreuse, je veux dire au public qui vient me voir : ? Bienvenue dans mon monde de la danse ?. J'ai toujours voulu donner le meilleur au public.
Source: m.ywfarm.cn |
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