Suyou Cha
Ce qui est intéressant pour les visiteurs, c'est qu'ils peuvent acheter comme souvenirs des objets quotidiens, bijoux, vêtements réellement utilisés par les Hui et les Tibétains, et non des produits fabriqués à l'intention des touristes.
Je suis parvenue à la mosquée de la vieille ville à 13 h. Une dizaine d'hommes s'y trouvaient déjà pour la prière de 13 h 30, profitant du soleil après avoir procédé à leurs ablutions et mis leur serviette à sécher sur la rampe de la galerie. Nous avons causé de la vie au Canada, de l'islam au Maroc, au Ningxia, en Italie, et à un certain moment je me suis revue comme autrefois : un prof devant sa classe répondant aux questions des étudiants.
Après avoir passé quelques jours au c?ur des magnifiques paysages naturels de Jiuzhaigou, il faisait bon me retrouver au sein des paysages humains variés de Songpan. Les quelques heures de soleil quotidien et surtout la chaleur des habitants rendaient supportable la température inférieure à zéro même le jour.
J'ai terminé mon séjour dans un salon de thé fréquenté uniquement par les Tibétains locaux – où m'a conduite une Tibétaine très affable auprès de qui je m'étais informée. Au début, seuls des hommes s'y trouvaient ; puis sont arrivées leurs femmes et enfants. J'aime beaucoup le caractère des Tibétains : ils se mêlent de leurs affaires, ne regardent pas les étrangers comme des Martiens. Simples, ouverts, ils aiment rire. Avec eux j'ai consommé je ne sais plus combien de gobelets de suyou cha salé (thé au beurre qu'on peut consommer avec du sel ou du sucre), terminant agréablement mon séjour avant de retourner passer une dernière nuit glacée à mon h?tel.
Le lendemain matin, vu l'état de la route, il a fallu une heure pour parcourir les 30 km vers l'aéroport. Mon vol avait été retardé de 90 minutes pour cause de brume à Chengdu ; j'ai donc raté le second. On m'a enregistrée sur le vol de 17 h, qui est parti avec plus de deux heures de retard vu la brume à Beijing aussi. En cours de route, j'ai vu planer dans l'azur glacé deux magnifiques aigles. Cette dernière image restera gravée dans ma mémoire comme le souvenir le plus grandiose de Songpan.
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